2éme partie
- Cohésion meilleure que ce qu'on pouvait attendre de l'armée de
Wellington, pourtant composée de troupes de multiple provenance.
- Connaissance
du terrain par Wellington qui avait repéré les lieux un
an avant et a décidé du lieu de bataille.
- Sang-froid et
ténacité des troupes alliées dont très peu d'éléments
se débanderont malgré les attaques répétées des Français.
- Combativité
et allant des troupes prussiennes jamais découragées par
les revers initiaux.
- Décision de Gneisenau après Ligny de
retraiter vers Wavre et donc de rester potentiellement en contact avec
Wellington.
- Energie de Blücher qui pousse ses troupes en avant
et les lance sur
les Français alors qu'elles ne se sont pas encore regroupées. Son
activité jusqu'à la nuit tombée transformera la défaite française en
désastre irréparable.
Considérations
techniques [modifier] Le fusil [modifier]Fusil britannique
Brown BessLe fusil de l'époque est le fusil à silex. La portée et la précision
sont réduites. Le chargement (par la bouche) est long. Le tir produit
énormément de fumée (poudre noire). Par temps humide (ce qui est le cas à
Waterloo), il y a beaucoup de ratés. Lors de l'affrontement,
l'infanterie ouvre le feu (tir de salve) à moins de 100 mètres de l'ennemi. Le combat
continue ensuite à la baïonnette que les grognards appellent la
fourchette.
Il y a des différences significatives entre les armes des
belligérants.
Le
fusil français (modèle 1777 modifié an IX) tire une balle
en plomb de 21
g. Le serrage de la balle dans le canon rend le tir
plus précis mais l'arme plus longue à charger (1 coup par minute). Pour
des raisons techniques, il a plus de ratés que le modèle britannique.
Le
fusil britannique dit "
Brown
Bess" tire une balle de 32 g
ce qui le rend plus efficace contre les chevaux. La précision est
moindre que le modèle français mais la cadence de tir est plus rapide
(presque deux coups par minute).
Le
fusil prussien (modèle 1782 modifié) comporte une lame sur
l'arme qui permet de déchirer la cartouche plus facilement qu'avec les
dents. Ceci permet d'atteindre une cadence de quasi trois coups par
minute.
Il y a aussi à Waterloo la
carabine Baker. Elle équipe deux
régiments britanniques et la très professionnelle
King's German
legion dont des unités défendent la ferme de La Haye Sainte. Il
s'agit d'une arme à canon rayé. Le chargement est long car il faut
forcer la balle mais la précision est remarquable pour l'époque : 200 mètres. Ceci explique pourquoi
la Haye Sainte n'a pu être prise que lorsque les hommes de la King's
German Legion ont été à court de munitions.
En conclusion, on peut en déduire que la puissance de feu de
l'infanterie des alliés était plus grande que celle des Français.
Formation
du 1er Corps français [modifier]Lors de l'attaque du 1
er Corps,
contrairement à l'usage, les trois divisions de droite ont progressé en
trois blocs si compacts (sans intervalle en profondeur) que certains
historiens ont même qualifié le fait de "formation macédonienne" par
comparaison aux guerriers grecs de l'Antiquité.
Cette formation a l'avantage de permettre de se déployer (élargir le
front) très rapidement pour l'assaut final. Elle a, par contre, un grand
inconvénient : celui de ne pas pouvoir se réorganiser en carrés, seule
action permettant de s'opposer efficacement à une contre-attaque de
cavalerie. On ignore les raisons qui ont amené les Français à agir de la
sorte. Certains historiens optent pour une sous-estimation de la
cavalerie britannique.
Le résultat fut que la contre-attaque du général Picton appuyée par
la cavalerie lourde britannique mit les trois divisions françaises de
droite en déroute et que, se retrouvant isolée, la division de gauche
dut se replier à son tour. L'attaque principale fut d'emblée un fiasco.
L'artillerie [modifier]L'artillerie de l'époque est essentiellement composée de canons. La
munition principale est un boulet dont le poids pouvait être de 6, 8, 9
ou 12 livres selon le type de canon avec une portée maximale de 1 800
mètres pour les pièces de 12. Ces boulets sont en fer et n'explosent
pas. Il y a également des « boîtes à mitraille » ; c'est-à-dire des
enveloppes en métal léger contenant des billes (appelées biscaïens) qui
fonctionnent comme d'énormes cartouches de chasse. La portée efficace ne
dépasse pas 400 mètres. Les
Britanniques disposent d'une munition nouvelle, le shrapnell. Il s'agit
d'un boulet rempli de billes et qui explose en l'air. Cette munition qui
a une portée de 900 mètres
s'est avérée terriblement efficace à Waterloo. Les Britanniques en
auraient tiré plus de trois cents.
Les batteries d'artillerie françaises comprennent six canons mais
généralement aussi un à deux obusiers. Ces derniers tirent des obus,
c'est-à-dire des projectiles qui explosent après l'impact. Ces armes
sont tout à fait appropriées pour tirer sur des ennemis retranchés dans
des bâtiments auxquels elles boutent le feu. Les Français ont
particulièrement tardé à les employer contre les fermes de Hougoumont et
de la Haye Sainte. Aussi, n'ont-ils jamais pris la première et ce n'est
qu'à 18h30 que la Haye Sainte tombera.
Les Britanniques disposent d'une batterie expérimentale qui tire ce
que nous appellerions aujourd'hui des roquettes. Il s'agit de
fusées
Congrève. Elles furent utilisées pour protéger le repli des
Quatre-Bras mais apparemment pas à Waterloo. Ce système manque de
précision.
Anecdotes [modifier]La désertion de Louis de BourmontLe général français
Louis de Bourmont qui commandait la 6
e division abandonna son
commandement le 15 juin, la veille de la
bataille de Ligny, (trois jours avant Waterloo) avec
quelques officiers de son état-major. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène,
Napoléon l'accuse d'avoir révélé son plan à l'ennemi. Cette accusation
n'est pas fondée, Ligny fut une victoire pour Napoléon et le plan de
l'attaque de Waterloo ne pouvait être établi à cette date. La défection
de Bourmont a toutefois eu une influence psychologique importante sur la
troupe qui l'accusait de trahison.
Le bal de la duchesse de RichmondLe duc et la duchesse de Richmond, sujets britanniques résidant à
Bruxelles, avaient organisé, la nuit du 15 au 16 juin un bal en leur
hôtel où toute l'aristocratie locale avait été conviée. Le duc de
Wellington et les généraux de son armée y avaient été invités et
beaucoup d'entre eux étaient présents. Un peu avant minuit, une
estafette envoyée du front par le général Constant-Rebecque (chef
d'état-major du Prince d'Orange) prévint le duc que les Français étaient
aux Quatre-Bras. Avec son flegme britannique, Wellington sut rassurer
la noble assemblée et le bal retrouva toute sa gaieté. Avec le même
flegme, il ordonna à ses officiers de quitter discrètement la fête et de
rejoindre leurs troupes. Vers trois heures du matin, le duc fila
lui-même « à l'anglaise » et dès 7 heures, il galopait vers les
Quatre-Bras.
Hougoumont ou GoumontL'orthographe du lieu de l'attaque initiale (de diversion) menée
par
le Prince Jérome varie selon les écrits. Cette ambiguïté est due à une
annotation erronée de la carte utilisée à l'époque par les belligérants.
Il s'agit de l'édition "Capitaine et Chanlaire" d'une première grande
carte des Pays-Bas réalisée en 1777 par le général autrichien de
Ferraris. La carte en question indique Hougoumont au lieu de Goumont ;
l'origine de l'erreur est probablement phonétique.
La confusion des fermesDans l'ordre rédigé par Soult, l'Empereur mentionne comme
objectif
« le village de Mont-Saint-Jean où est l'intersection des routes ».
D'après la carte, il s'agit du carrefour au nord de la ferme de
Mont-Saint-Jean. L'objectif réel semble pourtant bien être le carrefour
au nord de la ferme de La Haye Sainte. Des auteurs en ont déduit que
Napoléon aurait confondu les deux fermes. Cette hypothèse est confortée
par le fait qu'à l'époque les deux fermes étaient situées, comme indiqué
sur la carte de Ferraris, du même côté de la route de Bruxelles. Le
tracé de la route a été modifié plus tard.
Les couleurs britanniquesTous les régiments britanniques arboraient deux drapeaux : l'
Union Jack et le drapeau du régiment.
C'est toujours le cas dans l'armée britannique actuelle.
La King's German LegionLe prince électeur du Hanovre n'était autre que le roi du
Royaume-Uni. Aussi, en 1803, après l'invasion française, un grand nombre
de militaires hanovriens se réfugièrent en Grande-Bretagne. On décida
de les intégrer dans l'armée de sa majesté tout en les gardant réunis.
Ils formèrent ainsi la
King's German Legion dont deux brigades (la 1
re KGL
Brigade du colonel du Plat et la 2
e KGL
brigade du colonel Ompteda) et cinq escadrons de cavalerie (1
er, 2
e et 3
e Hussars, 1
e et 2
e Light Dragoons) combattirent à
Waterloo.
Les NassauviensLes Maisons de Nassau (Allemagne) et d'Orange (France) liées
depuis
le XVIe siècle forment la
Maison d'Orange-Nassau qui règne sur
les
Pays-Bas.
En 1815, deux régiments de Nassauviens, le 2
e (unité de mercenaires) et le 28
e constituent la 2
e brigade de la 2
e division hollandaise (lieutenant général
Perponcher). La brigade moins un bataillon, commandée par le Prince de
Bernhard de Saxe-Weimar est chargée de la défense du flanc est, dont la
ferme de la Papelotte. Le 1
er bataillon du 2
e Régiment est déployé sur l'autre flanc; il est
intégré à la garnison de Hougoumont.
Les anciens de la Grande ArméeLe général Chassé qui commandait la 3
e division néerlandaise avait servi dans l'armée française pendant la
guerre d'Espagne (1807-1812) et avait même été élevé au titre de baron.
Le général Trip qui commandait une brigade de cavalerie de
l'armée
néerlandaise avait commandé le 14
e régiment
de Cuirassiers pendant la campagne de Russie.
Le général Van Merlen qui commandait la 2
e brigade d'infanterie légère de la cavalerie belgo-hollandaise avait
combattu dans l'armée française en Espagne.
Le guide DecosterJ.-B. Decoster était un cabaretier-paysan de la région qui
occupait
une maison non loin de l'actuel monument à l'Aigle Blessé. Il fut
enrôlé, contre son gré, par Napoléon pour servir de guide. Comme il se
cachait au moindre coup de feu, l'histoire raconte que l'empereur le fit
attacher les mains sur son cheval. La mission a probablement dû
l'inspirer car, plus tard, la situation étant devenue plus calme, il
offrit ses services comme guide aux nombreux touristes qui venaient
visiter le champ de bataille. Il a laissé un témoignage saisissant du
champ de bataille
[2] :
Tout le champ de bataille de Waterloo, trempé de pluie et de
sang, pétri avec la moisson de seigle et de maïs, par les pieds des
chevaux, ressemblait à une espèce de pâte.Il présentait alors à l'œil vingt-cinq mille morts et blessés
au
moins, et un plus grand nombre de chevaux dans le même état. La terre
était jonchée d'armes, de selles, de brides, de sacs, de vêtements
divers, de débris de cartouches, de livrets militaires, etc.Le lendemain on consuma sur des bûchers dressés à la hâte, et
l'on enterra dans des espèces de tranchées qui traversent le champ de
bataille, les corps qui semblaient ne plus respirer, sans s'informer
bien strictement s'ils n'auraient pas pu être ramenés à la vie. Le reste
fut aussi bien soigné qu'il fut possible. [...]Le lieutenant LegrosLors de l'attaque d'Hougoumont, le lieutenant Legros, un ancien
sapeur, parvint, à coups de hache, à défoncer un battant de la porte
nord de la ferme. Quelques hommes entrèrent dans la cour de la ferme
mais il furent immédiatement fusillés par les Coldstreams. Seul, un
jeune tambour fut épargné et fait prisonnier.
Le lieutenant général PictonLe général Picton commandait la contre-attaque qui désorganisa
l'assaut du I
er Corps français. Cet officier britannique extrêmement compétent y fut
tué. Il s'était déjà distingué à la bataille des Quatre-Bras où il avait
été blessé. Le coffre contenant son uniforme n'étant pas arrivé, Picton
s'est battu en habit civil et en chapeau haut-de-forme (exposé au
National Army Museum à Londres).
Le général major PonsonbyLe général major Ponsonby commandait une des brigades de
cavalerie
qui après avoir chargé le I
er Corps français s'aventurèrent jusqu'à
la position de la grande batterie où ils furent contre-attaqués par la
cavalerie française. Il fut fait prisonnier mais lorsque ses hommes
essayèrent de le délivrer, un lancier français n'hésita pas à le tuer.
Cet acte a été attribué à
Louis
Bro par
Charles Mullié dont les écrits sont contestés
par les historiens militaires modernes tels que
Henri
Bernard, Jacques Logie, Luc De Vos...
Le colonel HamiltonLe colonel Hamilton commandait les Scots Greys qui participèrent
à
la charge de la cavalerie britannique contre le 1
er Corps français. Il ne devait certainement pas manquer de bravoure car
lorsqu'on retrouva son corps, il avait les deux bras coupés.
Les attrapeurs d'oiseauLors de la charge de la cavalerie britannique contre le 1
er Corps français, le sergent Charles Ewart des
célèbres
Scots Greys (nom dû à leurs chevaux gris) réussit à
s'emparer du drapeau du 45
e régiment de
ligne français et de l'aigle qui surmontait sa hampe. Depuis cette
époque, le badge du 2
nd Royal North British
Dragoons (
Royal Scots Greys) est surmonté du dessin d'un aigle et
l'unité a été surnommée les
Bird Catchers (Attrapeurs d'oiseau).
L'aigle capturé est toujours exposé au musée du Château d'Edimbourg.
Le chemin creuxDans
Les Misérables,
Victor
Hugo a décrit un ravin dans lequel s'entassaient chevaux et
cavaliers. Ledit « chemin creux » correspond à l'actuelle route
macadamisée qui mène de la chaussée Charleroi - Bruxelles à la Butte du
Lion. En 1815, le chemin était certes encaissé sur environ 150 mètres
mais le récit de Hugo est complètement romancé et invraisemblable car
aucun témoignage de l'époque ne relate pareille tragédie.
Les francs-maçonsLes officiers français faits prisonniers étaient généralement
dépouillés de leur argent et autres valeurs. Les francs-maçons qui se
faisaient reconnaître par leurs « frères » du camp opposé échappaient à
ce pillage et étaient bien traités.
La jambe de Lord UxbridgeUn dernier tir de canon français blessa vilainement la jambe
gauche
de Lord
Uxbridge. L'amputation fut pratiquée et
la jambe fut enterrée à Waterloo dans une tombe appropriée qui reçut
d'ailleurs, dans les années qui suivirent, la visite de nombreux
touristes britanniques.
Lorsque Lord
Uxbridge mourut (en
1854), la
jambe fut exhumée, ramenée au Royaume-Uni et placée dans la tombe du
grand cavalier. La prothèse fit le chemin inverse et se trouve au musée
de Waterloo.
Ce beau dénouement est toutefois contredit par une version
quelque
peu macabre pour laquelle subsistent des preuves. À une période
indéterminée, la jambe a été exhumée et ce qu'il en restait, les os,
semble-t-il, ont été exposés à Waterloo. Cela a fait l'objet d'une
plainte de la famille. La jambe a alors été retirée pour être de nouveau
enterrée mais a finalement disparu. La présence de la prothèse au musée
de Waterloo est toutefois bien réelle.
Le mot de CambronneCette réponse est passée à la postérité. Certains disent qu'il
aurait plutôt dit « La garde meurt mais ne se rend pas ».
Cambronne survécut cependant à la bataille. "Je ne mourus
point et me rendis" dixit Cambronne. Blessé (légèrement), il fut emmené
comme prisonnier au
Royaume-Uni. Revenu en
France en
1830, il fut à
plusieurs reprises interrogé sur le sujet. Il a toujours prétendu
n'avoir jamais dit ni le mot ni la phrase. Néanmoins, en
1862, Victor
Hugo, dans
Les Misérables, écrivit qu’au général britannique qui
cria « Braves Français, rendez-vous ! » Cambronne répondit : « Merde !».Il
semble bien, d'après les témoignages des soldats hanovriens qui
l'ont capturé que Cambronne ne faisait pas partie du fameux "dernier
carré" et que le "mot" soit donc bien une pure invention.
La fortune des RothschildComme la plupart des banquiers, les Rothschild disposaient d'un
réseau de renseignement. Dès que l'issue du combat fut certaine, un
agent partit pour Londres via Ostende. Informé dès le
20 juin dans la matinée, Nathan Rothschild vendit ostensiblement ses titres à la
Bourse puis après avoir provoqué un krach racheta ces mêmes titres au
dernier moment alors que les cours s'étaient effondrés. Le rapport que
Wellington rédigea après la bataille n'arriva dans la capitale
britannique que le 21 dans la soirée. Dès le lendemain, la victoire
provoqua une hausse de la Bourse. Les Rothschild ont toutefois prétendu
qu'on avait surestimé leurs gains.
La dotation WellingtonLe
8 juillet 1815, Guillaume I
er, roi des Pays-Bas dont la Belgique
fait alors partie, nomma Wellington « Prince de Waterloo » avec titre
transmissible à la descendance masculine par primogéniture. Ceci permet
encore aujourd'hui à la famille Wellington de tirer les revenus de plus
de 1 000 hectares de biens domaniaux. En cas d'extinction de descendance
masculine, la propriété reviendra à l'État belge. Ces terrains
provenaient de la nationalisation antérieure de biens religieux par la
France.
L'arbre de WellingtonLors de la bataille, Wellington aurait occupé, à plusieurs
reprises,
un poste d'observation près du carrefour de la chaussée de
Charleroi et du chemin de la Croix (route actuelle menant au Lion). Un bel
orme s'élevait
à cet endroit. Un marchand britannique eut l'idée d'acheter l'arbre
pour en faire des souvenirs. Il en fit même deux fauteuils qu'il offrit
l'un à la Reine Victoria, l'autre au duc de Wellington. Vers
1980, un
nouvel arbre a été replanté au même endroit pour le plaisir des
touristes friands d'anecdotes.
Les berlines impérialesComme ses maréchaux et généraux, Napoléon disposait de berlines
transportant tout ce qui était nécessaire et même plus pour faciliter la
vie en campagne. Après la bataille, lors de la poursuite, les Prussiens
découvrirent, vers 23 heures, à Genappe, les véhicules que l'Empereur
avait dû abandonner. Il y découvrirent des berlines de luxe
particulièrement bien équipées pour le voyage et même une
Panzerberline,
véritable coffre-fort sur roues, contenant pierres précieuses, pièces
d'or et d'argent. Il s'agissait d'un trésor considérable. Les soldats
s'empressèrent de remplir leurs poches et leurs gibernes mais, sur ordre
des officiers, le butin fut presque reconstitué et offert au Roi de
Prusse. Une des berlines de luxe fut rachetée par le Musée de cire de
Madame Tussauds à
Londres où elle fut exposée dès
1842. La
« Waterloo berline » disparut en
1925 dans le
terrible incendie qui ravageât le bâtiment.
Le Bourbon Cavalry CorpsSelon des sources britanniques, de nombreux cavaliers français,
surtout des carabiniers, auraient déserté et rejoint le camp des alliés.
Vu leur nombre, Wellington les aurait surnommés le
Bourbon Cavalry
Corps.
Le kilt écossaisSix bataillons provenant de régiments d'infanterie écossais
furent
engagés à Waterloo. Ces régiments dénommés Highland ou Highlanders
portaient les numéros 42, 71, 73, 78, 79 et 92. Seuls trois bataillons
portaient le kilt; ils provenaient des 42, 79 et 92
e régiments. Les officiers, plus frileux ou plus pudiques, portaient le
pantalon.
Les grenadiers britanniquesLa brigade britannique du général major Maitland, composée de
deux
bataillons du 1
er Regiment des Guards,
s'illustra lors de l'attaque de la Garde impériale sur le plateau de
Mont-Saint-Jean. En récompense de cette action, une proclamation royale
attribua au 1
er Regiment des Guards
l'appellation de
« Grenadier Regiment of Foot Guards ».
Curieusement, ce n'est pas aux Grenadiers mais aux Chasseurs de la Garde
impériale que les Guards britanniques avaient été confrontés.
Les hémorroïdes de l'EmpereurLors des journées des 17 et 18 juin, l'Empereur souffrait
d'hémorroïdes qui l'empêchaient de tenir longtemps en selle. Cela a
inévitablement gêné ses reconnaissances et ses déplacements lors de la
bataille
[3].
Mythes [modifier]À Saint-Hélène, Napoléon consacra la plus grande partie de son temps à
réarranger l'histoire. Le
Mémorial de Sainte-Hélène est devenu
la « bible » des romantiques. Peu soucieux de la vérité historique, des
écrivains comme Thiers et Mullié tronquaient la vérité. La bataille de
Waterloo dont Napoléon lui-même a rédigé plusieurs versions différentes
n'a pas échappé au mensonge.
Le mouvement
de Grouchy [modifier]Ce n'est que le 17 juin à 11 heures que Napoléon charge Grouchy de
poursuivre les Prussiens avec les III et IV Corps, la division Teste,
les Corps de cavalerie de Pajol et d'Exelmans. 32 000 Français sont
ainsi chargés de poursuivre 100 000 Prussiens qui ont 18 heures
d'avance. Pajol trouve quelques éléments à Namur mais Exelmans découvre
le Corps Thielemann à Gembloux. Napoléon persiste à penser que les
Prussiens sont démis.
Le 18 juin à 11h45, Grouchy était à Walhain (22 km au sud-est de Mont-Saint-Jean)
où dit-on, il dégustait des fraises en compagnie du notaire Hollert à
la terrasse d'une auberge. Le bruit du canon indiquant que la bataille
venait de commencer à Waterloo y a incontestablement été entendu. Le
général Gérard qui commandait le 4
e Corps a
suggéré à son chef « de marcher au canon ».
Le maréchal a refusé de prendre une telle initiative pour s'en tenir
aux ordres qu'il avait reçus. Plus tard, Napoléon et d'autres ont fait
de cette passivité la cause de la défaite de Waterloo. On a aussi
beaucoup écrit sur le courrier que l'Empereur a fait envoyer à 10
heures. On passe souvent sous silence, le fait que le 18 à 2 heures du
matin, Napoléon ait reçu une lettre de Grouchy écrite quatre heures
auparavant et l'informant qu'une colonne de Prussiens se repliait en
direction de Wavre. Napoléon n'a donné aucune suite immédiate à cette
lettre. Les historiens actuels sont convaincus que, en toute hypothèse,
Grouchy n'aurait pas pu rassembler ses forces et les amener à temps à
Waterloo.
Les erreurs de
Ney [modifier]Napoléon considérait la plupart de ses maréchaux comme de simples
agents d'exécution. Un jour, n'avait-il d'ailleurs pas dit « Tenez-vous strictement aux ordres que je vous donne …
moi seul, je sais ce que je dois faire ». À Waterloo, Napoléon
donnait directement des ordres aux subordonnés de Ney. Si le maréchal,
qui était un chef extrêmement courageux mais incompétent à son niveau de
commandement, a commis indiscutablement des fautes, l'empereur l'a
laissé faire alors qu'il était en mesure de l'en empêcher.
Les trahisons [modifier]Selon un récit du sergent britannique Cotton, un capitaine des
carabiniers français aurait déserté juste avant l'attaque de la garde
impériale et aurait révélé l'imminence de cette attaque et l'endroit où
elle aurait lieu. Suite à cette information, des partisans de l'Empereur
ont prétendu après la bataille que cette trahison aurait permis à
Wellington d'adapter ses plans pour empêcher la percée de la garde. En
fait, la préparation de cette attaque était bien visible et depuis la
chute de la Haye Sainte, il était clair que Napoléon devait frapper au
centre. L'arrivée du Ier Corps prussien sur le flanc gauche de
Wellington lui permettait en outre de renforcer son centre.
L'effondrement subit des troupes françaises tient pour beaucoup à
l'irruption massive des Prussiens sur le flanc est. Peu avant l'assaut
de la garde impériale, Napoléon avait fait circuler le bruit que Grouchy
arrivait par là. Quand la vérité est apparue, la consternation des
soldats français n'en a été que plus grande...et les cris de "trahison"
ont commencé à résonner...
L'attaque de
la garde Il est évident que la garde impériale, qui était incontestablement
une unité d'élite, a dû reculer après son attaque sur la ligne de
défense britannique. En effet, dès l'arrivée des Français sur la crête,
la brigade des guards britanniques de Maitland, qui s'était dissimulée
dans les blés, s'est brusquement levée, a ouvert le feu à bout portant.
En agitant son chapeau, Wellington ordonna à ses troupes de marcher vers
l'avant. Que pouvait donc faire d'autre la garde que de reculer ? Ces
faits sont rapportés dans tous les récits historiques sérieux et sur la
plupart des sites Internet traitant du sujet.