Trip van Zoudtland
Publié
le:11/12/2009
Albert Dominicus Jonkheer Trip van
Zoudtland (Groningen 1776 - La Haye 1835)
Militaire
néerlandaisFils de Jan Louis Trip van Zoudtland et
d’Anna Wilhelmina comtesse de Limburg-Stirum.
Service des
Provinces-Unies : cadet au régiment d’infanterie de Willeken (1
er juillet 1791). 1794 : campagne en Brabant et en France. Lieutenant en
second au 2
e régiment de cavalerie (23 juillet 1795).
Service
batave : capitaine (28 juin 1795). 1796 : en Allemagne. 1799 :
en Hollande du Nord.
Service hollandais : Chef
d’escadron (1
er octobre 1806). En 1806 : en Prusse. Passe aux
Grenadiers à cheval de la Garde du roi Louis (23 octobre 1806).
1808-1809 : en Allemagne et en Suède. Colonel au 2
e régiment
de Cuirassiers (17 mai 1810).
Service français :
Après l’annexion de la Hollande, colonel au 14
e régiment de
Cuirassiers (nouvelle numérotation du 2
e Cuirassiers
hollandais) (1
er septembre 1810). 1812 : Campagne de Russie
(Bérézina). 1813-1814 : en Allemagne (Leipzig), campagne de France.
Démissionnaire (14 avril 1814).
Service néerlandais :
Commandant de la brigade de cavalerie lourde de l’armée mobile
néerlandaise (16 avril 1815). Général-major (21 avril 1815). Aide de
camp du roi Guillaume. 1815 : campagne de Belgique (Waterloo).
Lieutenant-général de cavalerie (24 novembre 1816). Commandant en chef
de la Cavalerie néerlandaise (22 mars 1831). 1831 : campagne des Dix
Jours (blessé à Louvain, 12 août 1831).Chevalier de 2
e classe (commandeur) de l’Ordre militaire de Guillaume (8 juillet 1815).
Grand-croix de l’Ordre du Lion néerlandais (1831). Chevalier de la
Légion d’honneur.Décédé à La Haye le 23 mars 1835.
A
WaterlooLa division de cavalerie néerlandaise (
Collaert)
vint le 17 juin 1815, vers 17.00 hrs, rejoindre la brigade légère (
van
Merlen), arrivée des Quatre-Bras et déjà au bivouac entre les
chaussées de Nivelles et de Bruxelles, à peu près à hauteur de la ferme
de Mont-Saint-Jean. Le lendemain matin, les troupes de cavalerie
néerlandaises occupent la même position dans l’ordre suivant d’ouest en
est :- Brigade de cavalerie lourde (Trip) : Carabiniers
n° 2, Carabiniers n° 1 ; le Carabiniers n° 3 en retrait ;-
2
ème brigade de cavalerie légère (van Merlen) : Dragons
légers n° 5, Hussards n° 6.- 1
ère brigade de
cavalerie légère (
Ghigny) :
Dragons légers n° 4, Hussards n° 8Vers 13.00 hrs, la 1
ère brigade de cavalerie légère passe à l’est de la chaussée de Bruxelles
et se met en bataille derrière la brigade Ponsonby. La brigade de
cavalerie lourde, dans un repli de terrain, est relativement à l’abri du
tir de la grande batterie. Lorsque le 1
er corps s’ébranle
(vers 13.30 hrs), Trip déploie sa brigade, plaçant les deux escadrons du
3
e Carabiniers en colonne serrée sur la chaussée, prêts à
s’opposer aux Français s’ils arrivaient à franchir la ligne
anglo-alliée ; Le 1
er Carabiniers est placé en bataille sur
un front oblique, dans le but de prendre l’ennemi de flanc le cas
échéant. Le Carabiniers n° 2 reste en réserveVers 16.30 hrs, les
Français commencent leurs grandes charges de cavalerie. Lorsque le
prince d’Orange voit les cuirassiers français se déployer, il fait
mettre les bataillons du centre droit en carrés. Le général de Collaert
voit les cavaliers français déboucher sur le plateau et tourbillonner
entre les carrés alliés, il court prendre la tête de la grosse cavalerie
néerlandaise et, avec Trip, emmène le 1
er Carabiniers,
soutenu en deuxième ligne par le 2
e Carabiniers, dans
l’intention de charger les 7
e et 12
e Cuirassiers
français. Ses régiments sont déjà au trot lorsque Trip remarque que les
cuirassiers sont déjà activement poursuivis par les escadrons de
Somerset. Il fait ralentir l’allure, afin de garder l’avantage de
chevaux frais mais continue de progresser fermement et entre bientôt en
mêlée avec les cavaliers ennemis qui tournent bride poursuivis par
Somerset et Dörnberg qui doivent se replier devant la seconde grande
charge française. Trip fait sonner le ralliement puis, avec les 2
e et 3
e carabiniers, se porte à la rencontre de l’ennemi,
suivi par le 1
er Carabiniers rallié. Il passe à portée du
prince d’Orange qui, reconnaissant le 2
e Carabiniers, vient
se mettre à leur tête en criant « Allons, camarades, sabrons ces
Français ; la victoire est à nous ! ». Soutenus par les Guards de
Somerset, les carabiniers néerlandais refoulent quatre régiments
français (1
er, 4
ème, 5
ème et 10
ème Cuirassiers) au-delà du chemin d’Ohain mais s’arrête là afin de ne pas
tomber sous le feu des batteries ennemies. Trip fait rallier ses
carabiniers et revient prendre place à sa position d’origine.Vers
19.00 hrs, Lord Uxbridge, remarquant que les Français s’apprêtent à
livrer un assaut général, fait rectifier la position de ses unités de
cavalerie et ordonne au général de Collaert de regrouper sa division et
d’abriter la brigade de carabiniers et la 2
e brigade de
cavalerie légère dans un repli de terrain sur leur droite où elles sont
rejointes par le 1
ère brigade légère dont le colonel Boreel a
repris le commandement. Le général Collaert lui ordonne de serrer sur
les carabiniers avant d’être mis à terre par l’explosion d’un obus qui
lui arrache le pied. Il remet son commandement au général Trip lequel
remet lui-même le commandement de sa brigade au colonel Debruyn du 2
e Carabiniers.Vers 19.30, le mouvement en avant de la Moyenne
Garde est suivi par l’ensemble des troupes françaises et, notamment, par
des groupes de Cuirassiers, Dragons et Lanciers appartenant à diverses
unités. Au moment où ils semblent vouloir prendre pied sur le plateau,
ils sont vigoureusement chargés par la grosse cavalerie néerlandaise, 2
e Carabiniers en tête, qui les refoule et veut les poursuivre. Mais le
prince d’Orange, percevant cette intention et voyant que les cavaliers
ennemis sont allés se réfugier derrière l’infanterie ennemie, se
précipite vers le colonel Debruyn et fait stopper la poursuite en
hurlant « A vos positions, braves carabiniers, vous en avez assez fait
pour aujourd’hui ! » Aussitôt, le ralliement est sonné et les
Carabiniers font demi-tour à gauche pour aller se reformer auprès de
leurs camarades des brigades légères.C’est quelques minutes après
avoir fait rallier le 2
e Carabiniers que le prince d’Orange
s’effondre, blessé à l’épaule.Quand le duc de Wellington voit la
Moyenne Garde donner des signes d’hésitation devant la ligne
anglo-alliée, il ordonne à la cavalerie de Vivian et de Vandeleur de
prendre position à la droite de son dispositif sur la chaussée de
Nivelles. Le général Trip suit le mouvement de Vivian avec sa brigade et
celle de Ghigny tandis que
Boreel et ses hussards suit celui de Vandeleur. Le général Vivian, toujours
suivi de Trip, passe au nord d’Hougoumont et charge les débris du corps
de Reille qu’il met en déroute et s’attaque vivement aux carrés de la
moyenne garde qui continue à refluer vers la Belle-Alliance.L’activité
de la brigade Trip – comme celle de toute la cavalerie néerlandaise – a
suscité de très graves accusations dans la littérature anglaise et,
tout particulièrement, chez Siborne. Nous y revenons ailleurs.
Contentons-nous pour le moment d’observer que le duc de Wellington, dans
sa fameuse « Dépêche de Waterloo » écrit seulement :
« General
Kruse of the Nassau service, likewise conducted himself much to my
satisfaction ; as did General Tripp, commanding the
heavy brigade of cavalry, and General Vanhope (?), commanding a brigade
of infantry in the service of the King of the Netherlands.[2] »Comme
on ne sait pas à qui le duc fait allusion quand il parle du général
Vanhope, il se trouve donc que le général Trip van Zoudtland est le seul
officier néerlandais avec le prince d’Orange dont le duc fasse mention
dans sa dépêche et il le fait de manière flatteuse, ce qui n’est pas
dans les habitudes de Wellington, généralement sévère dans ses jugements
et, particulièrement, quand il s’agit de cavalerie. S’il avait eu le
moindre doute, il se serait tout simplement abstenu de mentionner le nom
du général Trip.